Sur La yole ronde en Martinique. Symbole d’une société en mutation, de Maguy Moravie

Gerry L’Étang

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La yole ronde en Martinique. Symbole d’une société en mutation, Éditions Karthala, Paris, 2023, 252 p., ISBN : 978-2-8111-2972-9

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Gerry L’Étang, « Sur La yole ronde en Martinique. Symbole d’une société en mutation, de Maguy Moravie », Archipélies [En ligne], 16 | 2023, mis en ligne le , consulté le 28 avril 2024. URL : https://www.archipelies.org/2046

Sur La yole ronde en Martinique. Symbole d’une société en mutation, de Maguy Moravie

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Éditions Karthala

L’essai de Maguy Moravie1La yole ronde en Martinique, Symbole d’une société en mutation, s’inscrit dans le champ de l’anthropologie sociale et culturelle et invite à regarder la société martiniquaise à travers la persistance et le développement d’une voile traditionnelle : la yole ronde.

Dans l’introduction, l’auteur centre son propos sur les enjeux culturels et identitaires qui traversent la Martinique, dépendance française d’Amérique construite sur une histoire traumatique d’esclavage et de colonisation dont les stigmates sont encore présents. Il montre comment cette société, « terre de métissage, pluriethnique et pluriculturelle2 », reste, d’une part, « racisée » et dépendante d’appartenances phénotypiques, et d’autre part, porteuse de revendications identitaires de plus en plus marquées, en réponse au vide né de la francisation de sa culture. Ces revendications s’appuient essentiellement sur la valorisation de pratiques indigènes patrimonialisées, tels la langue créole, le carnaval, les danses et musiques traditionnelles et, ce qui nous intéresse ici, la yole ronde.

C’est dans cette dynamique de valorisation culturelle que Moravie invite à envisager les affirmations identitaires qui s’exaltent autour de la yole. Elle fait le constat de l’engouement populaire et médiatique qui s’est instauré autour de cette pratique durant les deux dernières décennies, faisant de celle-ci un « attracteur identitaire » efficace pour une population en quête de repères. On est convié alors à comprendre le sens de cet engouement, de cet attachement des Martiniquais à cette part de « tradition », à en saisir les symboliques implicites.

L’ouvrage expose d’abord le particularisme du thème étudié – les origines et le développement de la voile traditionnelle en Martinique – pour envisager, au fil du texte, son impact « totalisant3 », aux niveaux culturel, politique, médiatique, économique, touristique, éducatif. Le lecteur est parallèlement invité à saisir les prolongements d’un phénomène révélateur d’une société duelle, tiraillée entre ses valeurs et fondements traditionnels créoles et les effets d’une surmodernité4 d’origine extérieure qui remet en question ses assises sociales et culturelles.

Au niveau méthodologique, il s’agit d’un travail ethnographique rigoureux qui s’inscrit dans un temps long, effectué à partir d’observations, de données et d’entretiens collectés auprès de ceux qui font la yole ronde (pêcheurs, pratiquants, acteurs institutionnels, économiques, médiatiques…), témoignages d’acteurs qui l’ont pratiquée ou qui contribuent encore à son maintien. Cela est complété par des informations recueillies au travers de sources documentaires (archives de journaux, vidéographies, etc.). L’auteur propose d’envisager cette pratique comme une « empreinte corporelle », signe d’une volonté de forger une appartenance commune face à une histoire déstabilisatrice et à un présent incertain.

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L’ouvrage commence donc par la description de la spécificité culturelle qu’est la yole ronde, et plus largement, la voile traditionnelle en Martinique. À travers l’origine de cette pratique, on est d’emblée plongé dans la richesse culturelle martiniquaise, dans le migan de sa créolité5, constituée, entre autres, d’héritage précolombien. Les Caraïbes sont décrits ici comme d’« excellents nageurs pris dans l’eau et pour l’eau6 », fins maîtres de la pirogue, dont est directement issu le gommier, ancêtre de la yole ronde. Le détour par les travaux d’André Quion-Quion7 vient confirmer l’influence européenne sur l’embarcation, ce qui amène l’auteur à considérer que la yole ronde est le « fruit de la première alchimie de la créolisation, née de l’interaction entre Caraïbes, colons français et Africains8 », et atteste d’une culture maritime issue de ce processus, au même titre que la langue, la musique ou l’oraliture créoles.

Il est intéressant de découvrir dans ces pages les savoirs et usages maritimes des premiers autochtones de l’île, mais aussi l’histoire méconnue des « mariniers nègres » des temps esclavagistes, ces esclaves les plus « libres9 », qui partaient à bord de leur canot pêcher le poisson et rentraient à la pagaie ou à la rame le soir venu. L’histoire orale retient que ces derniers sonnaient leur conque de lambi afin d’avertir de leur retour pour dispenser un peu de chair marine aux autres asservis. Ainsi, le lecteur est invité à approcher une part peu connue de ces moments d’échange au fil de l’histoire, entre Caraïbes, Africains et Européens, dont la voile traditionnelle actuelle est le legs.

Le développement suivant envisage l’histoire moderne de la yole ronde et les caractéristiques techniques de l’embarcation. Puis, après avoir rappelé les limites méthodologiques inhérentes à l’histoire orale, Moravie met en exergue le rôle peu connu que certains Békés (Blancs créoles) ont joué dans le développement sportif de l’affaire, en réalisant entre 1966 et 1968 les deux (ou trois10) premiers tours de Martinique en yole ronde, accompagnés par des pêcheurs qui assuraient leur sécurité. L’auteur souligne le « raturage11 » de ce pan d’histoire, effaçant ainsi la part békée de cette « corporéité créole ». Cela permet à Moravie de plonger dans la réalité ethnique de Martinique et de souligner l’exceptionnalité de la yole ronde qui est, selon elle, « la rémanence visible et tangible » de sociabilités ludiques et corporelles qui existaient dans les années 1960 entre groupes ethniques identifiés comme Békés et Nègres (Noirs créoles), mais qui semblent aujourd’hui peu envisageables. L’auteur y voit le signe du renforcement des frontières socioethniques dans la Martinique actuelle et interroge sur la possibilité que de nouvelles sociabilités puissent se construire, se réinventer dans une logique de dépassement collectif du trauma originel, aujourd’hui où les tensions interethniques semblent s’accroître.

Ce développement se termine en interrogeant la rémanence de la tradition dans la yole ronde, notamment à travers l’importance de la transmission orale, toujours à l’œuvre dans son usage, et les enjeux d’une patrimonialisation désormais consacrée par son inscription au registre des bonnes pratiques de sauvegarde de l’UNESCO12. Moravie montre alors comment les acteurs sociaux, institutionnels et politiques de Mar­tinique tendent à ritualiser, à sacraliser le patrimoine de la yole, et parallèlement à le spectaculariser13, pour construire un espace de visibilité et de vitalisation de la culture propre dans la société martiniquaise contempo­raine.

Le maintien du magico-religieux dans la pratique sportive actuelle est aussi envisagé comme un marqueur de continuation de la tradition. En s’appuyant sur les travaux de Richard Price14, l’auteur montre la prégnance des rituels magico-sorciers (quimbois) dans la pratique actuelle de la yole ronde, directement hérités des pêcheurs martiniquais et qui ont pour fonction d’exercer une forme de contrôle tant sur les forces naturelles (conditions de navigation, protection face aux dangers de la mer) que sur l’environnement social (se prémunir de la malveillance, de la jalousie – c’est-à-dire de l’envie – des autres) ou enfin sur l’optimisation de la course. C’est aussi l’occasion pour Moravie de jeter un regard sur la permanence en même temps que sur la tabouisation de la magie en Martinique. Ce qui lui permet d’évoquer le déni qui opère à ce niveau, autre symptôme de la dualité de la société martiniquaise, sorte de « schizophrénie collective d’une population […] tiraillée entre sa culture créole et ses aspirations à épouser les valeurs et la culture occidentales ». Cette dualité est une notion fondamentale dans la lecture anthropologique proposée par Moravie. Selon l’auteur, elle cimente l’adhésion de la population à la yole ronde.

Le point suivant envisage le processus de « sportivisation15 » de la yole, qualifiée de sport traditionnel. Les définitions relatives aux jeux et aux sports sont examinées et les facteurs d’inscription de la yole ronde dans la modernité sportive sont mis en exergue : institutionnalisation, réglementation, recherche de performance et démocratisation de la pratique, désormais enseignée dans certains collèges et lycées de l’île dans le cadre de l’Éducation physique et sportive (EPS) officielle. L’auteur montre comment ce processus de diffusion et d’officialisation garantit la sauvegarde de la yole dans le temps, en assurant, par le biais de l’enseignement scolaire et des associations de yoleurs, une transmission générationnelle des techniques ancestrales de construction et de savoir-faire marins.

Puis l’ouvrage est consacré au Tour des yoles rondes de Martinique, entreprise incontournable que l’auteur décrit comme une « fête collective aux élans de manifestation identitaire », qui s’impose, par-delà la donnée sportive, comme l’événement annuel majeur du pays. Dans cette partie, l’auteur met en relief le système politique, médiatique et économique sous-jacent, qui a su porter à son paroxysme la mobilisation identitaire autour de cette manifestation. Tout d’abord, c’est l’impact médiatique et le discours construit autour du Tour qui est minutieusement analysé, à un double niveau : une hypermédiatisation au profit du renforcement d’un entre nous local, et, en direction des publics français et international, une invitation à l’exotisme et à l’évasion pour le touriste. De ce point de vue, Moravie interroge la mémoire anthropologique véhiculée par les médias et montre comment celle-ci entretient et véhicule l’affirmation d’une néo-autochtonie16 propice à une redéfinition des contours de l’identité martiniquaise.

C’est ensuite l’impact économique et marketing de l’événement qui est investigué, dévoilant la force de son écho local et les stratégies de visibilité entrepreneuriale et d’intégration sociale mises en œuvre par certaines familles békées ou d’origine chinoise. Cependant, en s’appuyant sur les résultats de l’audit du Tour des yoles rondes réalisé par le Conseil régional en 2012, l’auteur tempère l’idée généralement partagée que le Tour impacterait fortement l’économie martiniquaise, en indiquant que son effet reste limité, occasionnant « des flux finan­ciers importants » qui correspondraient à une « circulation de fonds sur le territoire, voire à des fuites de fonds17 ». De même, les enjeux touristiques inhérents à la manifestation sont envisagés et le lecteur peut apprendre que l’aspect touristique reste encore insuffisamment exploité par les autorités locales qui en ont la compétence.

À la fin de cette partie et après un rappel du rôle cathartique de la fête, le lecteur est invité à s’immerger au cœur de cette liesse populaire qui donne l’illusion, le temps d’une semaine, que les barrières socio-économico-ethniques propres à la Martinique ont été abolies. Mais cette unité n’est qu’apparente. Les individus qui accourent à cet événement sont en fait séparés par l’espace – la terre d’un côté, la mer de l’autre. L’espace alors devient le marqueur de distinctions sociales, économiques, voire ethniques, entre « terriens », majoritairement « noirs », et « marins », plus métissés (voire blancs) et plus nantis – la propriété ou la location de bateaux de plaisance pour suivre le Tour ayant un coût certain. L’auteur montre alors que ce sont deux groupes qui se donnent à voir dans un lieu à la fois festif et d’exhibition sociale, où il importe d’être reconnu. Ici, c’est une société des apparences qui est observée, Moravie partageant le constat de l’anthropologue Francis Affergan pour qui la contradiction née de l’affrontement entre valeurs créoles et valeurs d’importation a créé un « attachement viscéral aux apparences : il faut paraître être dans la mesure où il y a manque d’être social18 ». De même, la place de la femme et l’objétisation de son corps dénudé pour l’occasion – jusque dans les stratégies commerciales des marques – sont questionnées, témoignant d’une hypersexualisation de la société martiniquaise.

Mais c’est dans la suite de l’ouvrage que l’on saisit toute la dimension anthropologique du phénomène analysé. Elle est une invitation à découvrir les mutations activées par l’interprétation contemporaine de cette pratique maritime. Pour Moravie, ce sont également ces aspects nouveaux qui cimentent l’identification des Martiniquais à la yole ronde. Ainsi, différents marqueurs sont envisagés : le statut du pêcheur, autrefois marginal, mais autour duquel les Martiniquais se construisent désormais un passé et une identité maritimes ; l’appropriation de la mer, jadis redoutée (en souvenir du Passage du Milieu), finalement intégrée via la yole ; le créole, longtemps interdit dans les écoles, les familles, maintenant revendiqué ; l’esthétique du geste yoleur, autrefois minorée, aujourd’hui magnifiée ; le corps de l’homme noir, toujours performant, mais dorénavant sportif et non plus servile et productif ; celui de la femme métisse, hypersexualisé, devenu un véritable objet-signe à s’approprier, à exhiber. L’auteur voit ici un véritable culte du corps, reflet d’une société forgée sur les apparences : paraître « être » ou paraître « autre » en réponse à un manque identitaire.

Le dernier déploiement de l’essai vient répondre à la question centrale qui traverse l’ouvrage, en quoi la yole ronde est-elle un symbole et un « attracteur identitaire » efficace pour les Martiniquais ? À la lecture, il est aisé de saisir que l’ensemble des marqueurs culturels envisagés participent de la réconciliation des Martiniquais avec leur dualité identitaire : à mi-chemin entre tradition et modernité, la yole est porteuse d’une identité ambivalente dans laquelle les Martiniquais peuvent aisément se retrouver. La yole ronde devient le reflet d’une Martinique de plus en plus attachée à des valeurs et traditions ancestrales menacées, tout en étant perméable, intégrée à la mondialisation, comme en témoigne l’insertion de cette voile traditionnelle dans le système publicitaire capitaliste contemporain. Plus encore, sa singularité, tant revendiquée – « elle est unique au monde ! » –, fait de celle-ci un vecteur d’appartenance plus efficace que ne pourraient l’être d’autres pratiques culturelles comme le carnaval, partagées avec d’autres îles de la Caraïbe. Cette unicité, reconnue comme d’importance patrimoniale mondiale par l’UNESCO, contribue à légitimer les Martiniquais quand ils se revendiquent peuple à part entière, porteur d’une culture originale, donc remarquable. Aussi devient-elle le support d’affirmation d’une néo-autochtonie, d’une « martinicanité » encore à construire.

Finalement, il s’agit d’un ouvrage riche, dense, à travers lequel Moravie propose de rencontrer, de raconter, une société sous l’angle inédit de sa culture maritime. Il invite à cheminer au cœur des sociétés martiniquaises d’hier et d’aujourd’hui, soulevant des problématiques bien actuelles : la complexité des mécanismes d’identi­fication des individus, et la dualité ici de cette identification, la permanence des pratiques magico-religieuses, les rapports à l’Autre, à l’apparence, le racisme latent, le poids du regard social et du paraître, l’évolution des représentations… La yole ronde est l’entrée retenue par Maguy Moravie pour révéler cette société tant dans ses errements, son instabilité, ses incertitudes, que dans ses tentatives de se (re) composer par-delà les traumatismes du passé. Porteuse d’une identité maritime, créole et martiniquaise en construction, la yole ronde interroge les modalités du vivre-ensemble et la capacité des Martiniquais à « faire-corps » autour de projets communs. L’auteur y voit même le potentiel anthropologique de l’idéal du Tout-monde19 cher à Édouard Glissant, préfigurant ce monde néocréolisé où les cultures s’entrecroiseraient jusqu’à définir un espace sans frontières.

1 Maguy Moravie est maître de conférences associée en sociologie à l’université des Antilles, membre du CRILLASH (Centre de recherches

2 Sauf indication contraire, les passages entre guillemets sont tirés de l’ouvrage de Maguy Moravie.

3 En référence à la notion de « fait social total » de Marcel Mauss dans « Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques

4 Marc Augé, Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Seuil, Paris, 1992, 155 p.

5 Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Éloge de la créolité, Gallimard, Paris, 1989, p. 14.

6 Jean-Baptiste Labat, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, Tome III, Guillaume Cavelier fils, Paris, 1722, p. 251.

7 André Quion-Quion, Une autre histoire maritime à la Martinique. L’histoire croisée des yoles, Orphie, Saint-Denis (La réunion), 2012.

8 Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Ibid.

9 Dans un contexte structurel d’esclavagisme plantationnaire, l’asservissement pour la pêche était périphérique. Cette activité était également le

10 Les sources orales et écrites de l’auteur divergent sur ce point.

11 Édouard Glissant, Le discours antillais, Gallimard, Paris, 1997, p. 105.

12 Ce livre de Maguy Moravie fut précédé d’une thèse du même auteur sur le même thème. Cette thèse constitua l’une des ressources scientifiques sur

13 Voir Jérôme Pruneau, Jacques Dumont et Nicolas Célimène, « Voiles traditionnelles aux Antilles françaises : “sportivisation” et patrimonialisation 

14 Richard Price, « Magie et pêche à la Martinique », L’Homme, tome 4, n° 2, 1964, p. 84-113, p. 93.

15 Néologisme fréquemment utilisé dans le champ de la sociologie du sport.

16 Pour Moravie, l’affirmation d’une « martinicanité », participe d’une néo-autochtonie, en considérant que les véritables autochtones de l’île sont

17 Audit du Tour des yoles rondes de Martinique, Conseil régional de Martinique, Fort-de-France, 2012.

18 Francis Affergan, Anthropologie à la Martinique, Presses de la Fondation nationale de sciences politiques, Paris, 1983, p. 46.

19 Édouard Glissant, Traité du Tout-monde, Gallimard, Paris, 1997.

1 Maguy Moravie est maître de conférences associée en sociologie à l’université des Antilles, membre du CRILLASH (Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines).

2 Sauf indication contraire, les passages entre guillemets sont tirés de l’ouvrage de Maguy Moravie.

3 En référence à la notion de « fait social total » de Marcel Mauss dans « Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques », Sociologie et Anthropologie, PUF, Paris, 1950, p. 143-279.

4 Marc Augé, Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Seuil, Paris, 1992, 155 p.

5 Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Éloge de la créolité, Gallimard, Paris, 1989, p. 14.

6 Jean-Baptiste Labat, Nouveau voyage aux isles de l’Amérique, Tome III, Guillaume Cavelier fils, Paris, 1722, p. 251.

7 André Quion-Quion, Une autre histoire maritime à la Martinique. L’histoire croisée des yoles, Orphie, Saint-Denis (La réunion), 2012.

8 Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Ibid.

9 Dans un contexte structurel d’esclavagisme plantationnaire, l’asservissement pour la pêche était périphérique. Cette activité était également le fait d’affranchis.

10 Les sources orales et écrites de l’auteur divergent sur ce point.

11 Édouard Glissant, Le discours antillais, Gallimard, Paris, 1997, p. 105.

12 Ce livre de Maguy Moravie fut précédé d’une thèse du même auteur sur le même thème. Cette thèse constitua l’une des ressources scientifiques sur lesquelles s’appuyèrent ceux qui obtinrent en 2020 l’inscription de la yole ronde au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

13 Voir Jérôme Pruneau, Jacques Dumont et Nicolas Célimène, « Voiles traditionnelles aux Antilles françaises : “sportivisation” et patrimonialisation », Ethnologie française, tome XXXVI, n° 3, 2006, p. 519-529. Voir aussi Michel Giraud, « La patrimonialisation des cultures antillaises », Ethnologie française, tome XXIX, n° 3, 1999, pp. 375-386, p. 377.

14 Richard Price, « Magie et pêche à la Martinique », L’Homme, tome 4, n° 2, 1964, p. 84-113, p. 93.

15 Néologisme fréquemment utilisé dans le champ de la sociologie du sport.

16 Pour Moravie, l’affirmation d’une « martinicanité », participe d’une néo-autochtonie, en considérant que les véritables autochtones de l’île sont les Amérindiens caraïbes, décimés par les colons français.

17 Audit du Tour des yoles rondes de Martinique, Conseil régional de Martinique, Fort-de-France, 2012.

18 Francis Affergan, Anthropologie à la Martinique, Presses de la Fondation nationale de sciences politiques, Paris, 1983, p. 46.

19 Édouard Glissant, Traité du Tout-monde, Gallimard, Paris, 1997.

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