Pourquoi ces clameurs alentour
Ces gémissements à me fendre l’âme,
Un Batouala ne meurt pas…
Un Batouala communique avec la brousse…
Un Batouala lit l’avenir, même le vôtre…
Voilà que le destin a quitté sa fourrure de fête
La terreur s’impose avec véhémence
Mais où sont les Kagas ?
Kaga Kosségamba,
Kaga Gobo et Kaga Biga ?
J’entends les hurlements de la mort
S’approcher de nos habitations
Faisant fuir mes guerriers, et mon peuple…
Je laisse vagabonder mon âme à l’abandon…
Mais, je n’ai pas peur… Avoir peur de qui ?
Peur des Boundjous ? Jamais !
Aurai-je peur de ceux qui ont fui leur pays
Sans que je ne les y ai invités, par Ngakoura
Venir semer la zizanie dans mon pays ?…
Un Batouala n’a pas peur… jamais…
Ah ! Encore cette douleur au ventre
Cette maudite douleur dont je compte les récifs
Dans le balbutiement intense de mon égo
Semblable aux multiples douleurs des Boundjous
Infligées par la chicotte, ces pluies de chicotte…
Pour nous faire travailler sur nos propres terres…
Le travail forcé sous les pluies drues de leurs fouets…
Ils sont venus d’eux-mêmes, pour donner des ordres…
Pour piller nos ressources, pour transformer nos idées…
Pour baiser nos femmes, pour nous pousser à nous haïr…
Je les hais ces Boundjous frandjés…
Ah ! Encore cette douleur…
Naguère, aux aurores, je devais me lever moi Batouala
Non pas pour satisfaire les Boundjous, non !
Mais, pour faire préparer les tam-tams
Envoyer les messages… aux quatre coins
Annoncer la célébration des ganzas…
Ah ! les ganzas, nos initiés…
Aux fins de sauver nos traditions vaille que vaille…
Je suis Batouala le mokoundji…
Je suis Batouala le leader…
Je suis Batouala le défenseur…
Je suis Batouala le grand chasseur…
Je suis Batouala l’insoumis…
Moi Batouala, je n’ai pas peur des Boundjous
J’envoie mes pets malodorants dans leurs ventouses
Je déferle sur eux, ma fierté de chef Banda
Je suis un fier guerrier de mon Afrique
Et, je les défie avec ses mosaïques culturelles
Peuple des Kagas ! Défendez les valeurs de nos terroirs…
Ô ancêtres ! Ô lingas ! Ô Kaga Kosségamba !
Ô Batouala ! Ô Ngakoura ! Ô Gbagoura !
Ô guerriers ! Ô fleuves ! Ô rivières !
Ô brousses ! Ô savanes ! Ô lianes ! Ô roseaux !
Où te caches-tu Mourou, la panthère ? Que je t’étrangle…
Où es-tu Bissibi’ngui, le traître ? Que je te tranche les couilles…
Où êtes-vous les Kagas ? Que je vous transmette le pouvoir…
Où êtes-vous mes épouses ? Pour chanter mes prouesses…
Où es-tu Yassigui’ndja ma favorite ? Que je t’aime encore…
Où est Djouma, mon chien ?
Où sont les ganzas ? Les ganzas, les initiés…
Où sont les guerriers ? Où sont les danseurs ?
Je suis B A T O U A L A
Ce n’est pas au zénith de mon éclat
Que les lingas vont se taire
Moi l’insoumis au paradigme des Boundjous…
Moi le porte flambeau de l’Afrique…
Encore cette douleur au visage exsangue…
Cette douleur assourdissante de lâcheté
Cette atteinte contre ma noblesse…
Je suis Batouala, B – a – t – o – u – a – l – a
Un nom qui sonne banda ! Bats-toi-là…
Je suis un guerrier, un véritable guerrier
Un Banda Dacpa, un tombeur de femmes…
Les femmes, j’en ai pris, hein ?
1 2 3 4 5 6 7 8 9…10…
Les villages, j’en ai commandés, hein ?
1 2 3 4 5 6 7 8 9… 10…
Un véritable record… un record bandalais…
Je bois comme un Banda, je bande comme un Banda…
Je baise comme un Banda…
Où est ma Yassi préférée ? Où est Djouma ?
Qui a ri ? Hein ? Qui a ri ? Minables que vous êtes…
Je suis B A T O U A L A, un insoumis…
Je suis contre les Boundjous frandjés…
Je vais dormir un peu, me reposer un peu…