Introduction
Comme lors du colloque René Maran de novembre 1921 à Dakar, mon propos n’a pas d’ambition académique. Il vise, plus modestement, à présenter le fonds Camille et René Maran conservé à la Bibliothèque centrale de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD). Cet ensemble archivistique, qui au départ tenait davantage du legs symbolique et amical, s’est transformé peu à peu en un corpus d’un intérêt scientifique considérable, justifiant quasiment à lui seul la tenue de ce colloque à Dakar.
Depuis le début de l’année 2021, qui a marqué le centenaire du premier Goncourt noir, de nombreuses manifestations scientifiques et culturelles ont été consacrées à l’œuvre de René Maran, aussi bien en France (hexagonale, mais aussi en Martinique et en Guyane) qu’en Afrique (en Centrafrique, notamment). À l’UCAD, malgré la présence du fonds à la Bibliothèque centrale depuis 1965, seuls deux mémoires de maîtrise1 et quelques articles parus dans les annales de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines témoignaient jusqu’à présent des recherches produites sur ce corpus. Le fonds Camille et René Maran conservé à la Bibliothèque centrale offre pourtant de très belles perspectives pour interroger ou réinterroger l’œuvre maranienne, dont le colloque de 2021 a d’ailleurs fait la démonstration. Il paraît donc important de rappeler l’historique du fonds René Maran et d’en présenter succinctement le contenu.
Il faut nécessairement répondre à deux questions :
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Qu’est-ce qui explique la présence de ce fonds à Dakar ? Autrement dit, quelles furent les motivations de Camille Maran, la veuve de l’écrivain, lorsqu’elle choisit Dakar pour accueillir ce patrimoine à la fois littéraire, historique et culturel ?
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Comment s’est opéré le transfert du fonds vers la Bibliothèque Universitaire de Dakar ?
Dans les deux cas, c’est Léopold Sédar Senghor qui est au cœur de la réponse. Rappelons brièvement la nature des liens amicaux patiemment tissés par Maran et Senghor entre les années 1930 et 1960.
1. Une amitié au long cours
1.1. Dans le Paris des années 30
Aîné de Senghor de près de 20 ans, Maran est un intellectuel influent, aussi bien en France qu’aux États-Unis et en Allemagne. Il connaît Senghor par la lecture de la revue L’Étudiant noir fondée par Senghor et ses amis Césaire et Damas, et sans doute se sont-ils rencontrés également chez les sœurs Nardal à Clamart2. Une adresse de René Maran datant du début de l’année 1935 témoigne de leurs relations d’alors :
Cher Monsieur Senghor,
Je suis heureux de pouvoir vous offrir un exemplaire de mon premier ouvrage. J’ai écrit la plupart des poèmes qui le composent sur les bancs de seconde et de rhéto. Je caressais alors le haut désir de faire honneur à ma race et de l’illustrer en m’illustrant. J’ai perdu depuis le meilleur de mon enthousiasme. Le nègre libéré n’aspire en général qu’à redevenir esclave, à seule fin de se faire tolérer par le conformisme européen. Il n’en reste pas moins que je porte une particulière dilection à La Maison du Bonheur, encore que ce recueil de poèmes regorge d’imperfections qui me font maintenant sourire. Parcourez-le malgré tout. Vous y découvrirez une partie du miroir à deux faces de mon adolescence, et quelques-uns de ses rêves enchantés, qui m’enchantent encore.
Paris, le 20 janvier 1935
René Maran3
Senghor s’en fera l’écho dans un article de l’Étudiant noir intitulé « L’Humanisme et nous – René Maran », dans lequel il écrit : « Le tiers de son premier recueil de poèmes – La Maison du Bonheur, écrit sur les bancs du lycée – est fait d’imitations antiques. Mais n’y voyez pas esclavage ni vaine érudition. Le Ciel mantouan ou sicilien n’est qu’un climat propice à l’éclosion de sa sensibilité nègre qui se cherche et s’ignore encore »4. Mais l’article de Senghor va beaucoup plus loin. Il s’appuie sur l’itinéraire de René Maran pour esquisser des vues précises sur la position que doivent occuper les nègres dans la société coloniale.
À ce stade, les relations sont cordiales sans être encore vraiment amicales. Mais les deux hommes de lettres ont bien conscience d’appartenir à un même cercle intellectuel. Maran constitue à cette époque un modèle pour nombre d’intellectuels africains et caribéens désireux de se faire un nom comme écrivains. Senghor transmet par exemple à Ousmane Socé l’article que Maran a écrit sur son roman Karim, et Socé s’en ouvre à Maran en le remerciant pour la franchise de sa critique5. L’auteur de Batouala s’attache particulièrement à faciliter l’entrée sur la scène littéraire parisienne de l’époque des premiers textes de Senghor, de Césaire et de Damas. Ainsi, en 1938, Léon-Gontran Damas remercie-t-il Maran pour son compte-rendu de Retour de Guyane paru dans la Dépêche de Toulouse : « Vous savez par ailleurs quelle aide considérable le jugement de Monsieur René Maran apporte au succès de Retour de Guyane6 ».
1.2. Les années 1940
Une relation plus amicale se fait jour. À tel point qu’au début de la guerre c’est au tour de L. S. Senghor d’appuyer son ami, en demandant à André Gide de s’employer à trouver un éditeur pour le roman de Maran, Un Homme pareil aux autres :
Il s’agit de Monsieur René Maran ; plutôt d’un récit autobiographique qu’il a écrit il y a une dizaine d’années et qu’il n’a pu encore faire éditer. Les maisons d’édition se dérobent l’une après l’autre. (…) La raison en est que Maran nous parle d’un intellectuel noir déraciné, étranger à son peuple et à lui-même en même temps qu’à l’Europe ; la raison en est surtout que le récit finit par un mariage mixte, ce que l’on juge sans doute intolérable pour la dignité de l’homme blanc.
J’ai pensé, avec l’auteur, que l’œuvre valait d’être livrée au public français – elle a déjà été traduite à l’étranger. En ce moment particulièrement, où la France demande un tel sacrifice d’hommes aux noirs, et où ceux-ci rêvent d’une « paix eurafricaine » espérant que leur voix sera écoutée, et reconnue, dans les faits, leur dignité de Français, d’homme7.
En 1945, Senghor remercie Maran pour son compte-rendu de Chants d’ombre :
Aucune approbation ne pouvait m’être plus précieuse que la vôtre. Vous savez l’admiration que j’ai pour votre art. Par votre double culture française et africaine, vous étiez plus qualifié que tout autre pour juger ces « chants » où j’ai voulu m’exprimer authentiquement et intégralement, où j’ai voulu exprimer « l’accord conciliant » que je m’efforce de réaliser entre mes deux cultures8.
En 1948, il lui dédicace son Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, comme le signale avec fierté Maran dans une lettre à son ami Francis Ambrière : « Léopold Sédar Senghor, député du Sénégal, me dédicace ainsi son tout dernier ouvrage : À René Maran, qui le premier m’apprit à écouter les chants de l’Afrique-Mère, en hommage d’admiration et de reconnaissance »9.
Maran recense en retour l’Anthologie, dans un long compte-rendu10 qui appelle ce commentaire de Sébastien Heiniger : « On le découvre encore [Maran] en position d’autorité et avec une force de légitimation dont on a aujourd’hui perdu la mesure. On a beaucoup insisté sur le rôle de Sartre et trop peu sur celui des critiques littéraires dans la diffusion de l’Anthologie et, par extension de personnalités noires comme Maran dans la visibilisation de la Négritude »11. Dans ce compte rendu, l’auteur de Batouala met en avant le rôle de théoricien de Senghor, en lui reprenant ce concept d’« humanisme noir » développé en 1935 par le poète sénégalais, à propos de Maran justement. Les positions de Senghor en matière culturelle semblent à Maran sa principale force ; les travaux du député sénégalais sur la scène politique lui paraissent vains, ainsi qu’il s’en ouvre en 1946 à son correspondant américain Mercer Cook :
Je regrette, tout comme vous, et plus que vous, de voir Césaire et Senghor s’adresser à la politique. Sachez cependant qu’ils ont travaillé d’excellente façon à la Constituante. De l’avis général, ils dominent même presque tout le lot de leurs collègues européens. Le plus beau, en l’affaire, c’est que, dans les milieux politiques, on les monte en épingle, pour essayer de noyer jusqu’à mon souvenir. On ignore que nous travaillons pour ainsi dire tous trois la main dans la main, et que le plus modéré des trois, c’est certainement votre serviteur. Il n’en reste pas moins que je serais heureux si Senghor et Césaire laissaient à d’autres le soin de s’acoquiner avec cette bande de malhonnêtes gens que sont plus ou moins les parlementaires de ce pays12.
En 1956 encore, dans son envoi autographe d’Éthiopiques, Senghor met l’accent sur la dimension d’éclaireur de Maran. Il inscrit en tête de l’exemplaire personnel de son ami : « À René Maran qui nous ouvrit la voie de la Négritude en hommage amical. Senghor, 26 avril 1956 »13. Maran note : « Pourquoi ai-je pensé à Théagène et Chariclée, ce roman d’Héliodore, cet écrivain grec du IIIème siècle le jour où j’ai reçu Ethiopiques, ce recueil de poèmes que Léopold Sédar Senghor m’a dédicacé avec une gentillesse qui m’a touché au cœur ? Je ne me rappelle plus, en effet, plus rien de Théagène et Chariclée, sauf que ce roman imité d’Homère est connu aussi sous le titre d’Ethiopiques »14.
1.3. Les dernières années
L’attitude de Senghor en ces années tardives (Maran a près de 70 ans) est moins de déférence que de reconnaissance. Elle prend la forme d’un soutien intellectuel et matériel. Camille Maran a témoigné à plusieurs reprises15 de la modestie du ménage. À une époque où Maran éprouve plus vivement qu’en d’autres temps une forme de précarité matérielle (due à son choix d’abandonner la carrière coloniale et de vivre de sa plume), Senghor décide de concert avec Modibo Keita de lui passer commande d’une Histoire du Mali, commande discrètement assortie d’une subvention de manière à soutenir un ami aux prises avec des difficultés financières16. Même si ce projet n’aboutit pas, en raison de la disparition de René Maran, le Président du Sénégal verse, en 1960, le montant prévu à sa veuve. Il allouera par la suite une somme annuelle à Camille Maran.
Les relations entre le couple Senghor et Camille Maran se resserrent plus encore quand Senghor, connaissant l’érudition de son défunt ami, demande à Camille Maran de lui prêter un ouvrage rare, Le Livre de la Vérité de Parole, du docteur Mardrus17. Mme Maran le lui offre gracieusement. Très satisfait, le couple Senghor décide d’inviter Camille lors de ses vacances familiales en Normandie. Souhaitant remercier ses hôtes pour leur générosité, Mme Maran qui sait qu’elle n’a que des livres à offrir – c’est le grand trésor que son mari lui a légué – demande au président Senghor de prélever les œuvres qui peuvent l’intéresser dans la bibliothèque de son mari.
La correspondance entre Camille Maran et L. S. Senghor prend un tour plus officiel en 1963, à un moment où se prépare le grand hommage de 1965. Nous avons trace, grâce aux recherches de Céline Labrune-Badiane aux Archives nationales du Sénégal, des discussions ayant trait à l’organisation de cet hommage prévu dans la revue Présence africaine. Notamment une lettre émouvante de Camille Maran au Président Senghor, datée de février 196318 (voir transcription en annexe).
Suite à cet échange épistolaire très officiel, Senghor envoie un texte pour le dossier de Présence africaine : il s’agit du fameux article « René Maran, précurseur de la négritude », abondamment commenté19. Et Mme Maran décide de léguer l’essentiel de la bibliothèque et une partie des archives de son mari à la République du Sénégal. Conscient au premier chef de la valeur de ce fonds, le Président Senghor décide de son transfert en 1965 à la Bibliothèque centrale de l’université de Dakar, où il sera traité et catalogué pendant cinq ans avant de rejoindre les collections patrimoniales.
2. Le fonds Camille et René Maran conservé à la Bibliothèque centrale de l’UCAD
Il n’est pas possible aujourd’hui d’en communiquer un inventaire complet. En effet, l’inventaire de 1971, un document dactylographié intitulé « Catalogue des livres de René Maran » qui répertorie la bibliothèque et l’ensemble des documents manuscrits et tapuscrits légués par Camille Maran, n’est plus disponible pour des raisons de politique de gestion des collections. Un nouvel inventaire du fonds a cependant été commandé par la direction de la bibliothèque et devrait être communiqué au public dans les mois à venir.
2.1. Premiers repérages dans le fonds
L’ensemble des manuscrits signalés dans le catalogue de 1971 a été numérisé (sauf le Ms 30, faute de temps, et le Ms 12, introuvable) lors d’un stage effectué par Clément Tisserand, conservateur stagiaire de l’École Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques (Enssib) en février-avril 2014.
En voici la liste, communiquée par M. Tisserand :
Ms 12a : Mbala [en fait, les épreuves des deux contes publiés à la suite de Mbala : Les derniers jours de Baingué et Les fourmis]
Ms 13 : Bokorro
Ms 14 : Boum et Dog
Ms 15 : Un Homme comme un autre
Ms 16 : Livingstone
Ms 17 : Doppelé le charognard
Ms 18 : Le Livre de la brousse
Ms 19 : Bacouya
Ms 20 : Le Livre du souvenir
Ms 21 : Bertrand du Guesclin
Ms 22 : Felix Éboué, grand commis et loyal serviteur 1885-1944
Ms 23 : Pierre Savorgnan de Brazza, fondateur de l’Afrique équatoriale française
Ms 24 : La Genèse de Batouala [tapuscrit de l’étude de Manoel Gahisto]
Ms 25 : Djogoni
Ms 26 : Légendes et coutumes nègres de l’Oubangui-Chari
Ms 27 : La Révolution française et la Martinique
Ms 28 : Beniowski
Ms 29 : Bêtes de la Brousse
Ms 31 : Signification des noms des villages et des noms des chefs de l’Oubangui-Chari
Ms 32 : Légendes, coutumes, vocabulaire de l’Oubangui-Chari
Cet inventaire recense 19 documents de René Maran (en ne tenant pas compte du document rédigé par Gahisto), qu’on peut classer en deux catégories : manuscrits et tapuscrits d’œuvres éditées d’une part, et notes de travail pour des textes restés inédits d’autre part. Mentionnons, entre autres, un brouillon autographe du Livre du souvenir (16 pages), et un tapuscrit du même recueil (125 pages), contenant tout deux des annotations et des corrections20. La bibliothèque conserve également un état composite du Livre de la brousse (112 pages), où Maran s’est servi des pages découpées d’une version du roman imprimée en feuilleton dans La Revue de Paris, en guise d’épreuves annotées pour une nouvelle édition21.
Outre les manuscrits d’œuvres éditées, on trouve dans le fonds Maran des textes inédits comme « La Révolution française et la Martinique », dont les sept premières pages répondent au titre donné et sont suivies d’une histoire du colonialisme en Martinique et de considérations sur l’esclavage. Parmi les notes de travail, il nous importe de citer le document intitulé « La signification des noms de villages et des noms des chefs dans l’Oubangui-Chari », un ensemble composite de 162 pages, constitué d’un tapuscrit portant sur des relevés de type linguistique mais prolongé à partir de la page 28 par un cahier à couverture noire, contenant des notes prises par Maran fonctionnaire colonial en Oubangui-Chari22. Signalons également le manuscrit titré « Légendes, coutumes, vocabulaire de l’Oubangui-Chari » (28 pages), accompagné de notes et de listes.
On recense par ailleurs des brouillons et notes préparatoires pour des allocutions et des conférences ; on retiendra par exemple le discours de René Maran prononcé pour la réception à l’Académie internationale de culture française de Belgique en 1953.
Le fonds contient aussi une centaine de brouillons de « causeries » prononcées à la « radio française (section coloniale) » entre 1951 et 1953 sur les littératures du monde entier, en collaboration avec la comédienne France Danielly, et une abondance de compte-rendus critiques de la plume de René Maran, parus dans la presse de l’époque.
Enfin, il convient de mentionner la bibliothèque de l’écrivain, conservée en salle de réserve au 4e étage de la bibliothèque. Il s’agit de 370 volumes, pour certains dédicacés et pour d’autres comportant, ici une lettre de l’auteur à René Maran, là une coupure de presse concernant l’ouvrage en question, etc. Un inventaire complet de cet ensemble exceptionnel est tout à fait nécessaire et urgent.
Parmi les documents allographes contenus dans le fonds, rappelons la présence d’un essai substantiel de Manoel Gahisto, avec qui René Maran a entretenu une correspondance-fleuve récemment publiée23. Ce document tapuscrit, « Genèse de Batouala », publié dans l’Hommage de 1965, a fourni des indications précieuses sur les conditions de l’écriture et l’état d’esprit de Maran quand il écrivait ce roman. C’est une mine d’information pour les études génétiques sur ce fonds et sur cette œuvre en particulier.
2.2. Valorisation du fonds par la Bibliothèque
L’équipe de la Bibliothèque centrale a décidé d’accompagner, à travers son service de gestion des collections et son service de numérisation, l’effort de valorisation du fonds René Maran en ménageant la mise à disposition de ces documents sur son serveur internet, à travers la « bibnum » – bibliothèque numérique – de l’UCAD.
Le classement des documents sur le site de la Bibliothèque centrale reste encore à perfectionner, mais l’accès en est devenu très aisé, puisque l’onglet « manuscrits René Maran » s’affiche très visiblement, en bas à gauche, dès la page d’accueil de la bibliothèque numérique (http://bibnum.ucad.sn/).
Une exposition récente (novembre 2021-janvier 2022) dans le hall de la BU de l’UCAD a permis de montrer au public étudiant et extérieur un choix de manuscrits et de documents de grande valeur, extraits du fonds Maran et présentés sous vitrines, accompagnés de cartels que j’ai rédigés pour l’occasion avec Claire Riffard, ingénieure de recherche à l’ITEM-CNRS.
Conclusion
Cette exploration des documents d’archives conservés dans le fonds Maran de l’UCAD a permis de retracer la solide amitié entre deux écrivains noirs qui furent parmi les plus célèbres de leur temps. Le legs par madame Camille Maran d’une partie de la bibliothèque et des archives de René Maran à la République du Sénégal en constitue la preuve éclatante. Il a aussi l’avantage de rappeler le trésor littéraire qui se cache dans le fonds, attendant la curiosité et le talent de jeunes chercheurs qui pourraient révéler encore bien des secrets insoupçonnés. Les outils et les grilles d’analyse offerts par l’approche génétique semblent parfaitement appropriés pour questionner ces documents inédits, mais d’autres lectures – aussi bien historiques que sociologiques ou littéraires – pourront également y puiser des matériaux d’une grande richesse.